Le point de départ de ce blog est la prise de conscience de l’ampleur des émissions liées au voyage en avion et de ce qu’elles représentent sur l’ensemble des émissions d’une Parisienne plutôt globe-trotteuse. Depuis lors, ma résolution est de me passer de vols autant que possible et d’utiliser les modes de transports alternatifs moins polluants. Cette décision m’a conduite à me rendre de Paris à Tanger en train, bus et bateau, ce qui s’est révélé plus facile que je ne l’imaginais et aussi plaisant que je l’anticipais. Vous trouverez le détail de mon itinéraire et mes conseils dans cet article. Celui-ci est consacré au bilan de l’impact carbone de ce trajet (et uniquement du trajet), comparé au même trajet qui aurait été réalisé en avion. Les sources des chiffres sont indiquées entre parenthèses.
Trajet Paris-Tanger en train, bus et bateau (aller / retour)
Paris Barcelone en train (TGV) = 6,1 kg eq. CO2 (SNCF) x 2 = 12,2 kg eq. CO2
Barcelone Séville en train (TGV) = 32,1 kg eq. CO2 (RENFE) x 2 = 64,2 kg eq. CO2
Séville Tarifa en bus = 24,1 kg (206 km, or 100 km = 11,7 eq. CO2 (ADEME)) x 2 = 48,2 kg eq. CO2
Ferry Tarifa Tanger ville = 32,3 kg (33 km x 0,979 kg eq. CO2 par km (ADEME)) x 2 = 64,6 kg eq. CO2
Total = 189,2 kg eq. CO2
Trajet Paris-Tanger en avion (aller / retour)
Les calculateurs d’émissions de gaz à effet de serre de l’aviation donnent des résultats variés car leur méthodologie diffère. L’écocalculateur de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) fait office de référence réglementaire, utilisée par les compagnies aériennes elles-mêmes. Les calculateurs des ONG prennent en général en compte en plus les autres effets liés à l’altitude comme les NOx (oxyde d’azote) et les traînées de condensation (voir explications ici). Mais encore une fois, l’essentiel est d’avoir un ordre de grandeur et non un chiffre absolu.
DGAC = 483 kg eq. CO2
Carbon Footprint = 450 kg eq. CO2
Climate Mundi = 690 kg eq. CO2
Good Planet = 1360 kg eq. CO2
Conclusion : Le voyage en train + bus + bateau émet entre 2,3 fois et 7,2 fois moins de GES que le même trajet en avion, selon les calculateurs et ce qu’ils prennent en compte. On voit bien dans le détail de mon trajet le faible impact des voyages en train, surtout en France (la différence entre la France et l’Espagne pour une distance comparable est sans doute liée au fait qu’en France, l’électricité est produite majoritairement avec du nucléaire et non des énergies fossiles, mais j’aimerais bien avoir un éclairage là-dessus). Les trajets en bus, et surtout en ferry, « plombent » le bilan qui serait bien plus light si j’étais restée en Andalousie. Note pour la prochaine fois : trouver un voilier qui me fasse traverser le détroit de Gibraltar ?
A noter aussi, les bonnes pratiques de la SNCF et de RENFE qui affichent les émissions liées aux voyages commandés sur leur site (la SNCF, une fois le billet payé, RENFE, encore mieux : dès le début de la recherche). Le gouvernement suédois a annoncé qu’il comptait obliger les transporteurs à indiquer l’empreinte carbone sur leurs publicités ou leurs billets, une initiative qu’on aimerait voir s’étendre à l’ensemble de l’Union européenne !
Points de repères :
Une tonne de CO2 représente les émissions annuelles moyennes d’un Français pour le chauffage de son domicile
Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement, pour limiter le réchauffement de la planète à +2°C, il faudrait réduire nos émissions à 1,7 tonne de CO2 par personne par an.
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