Le Slow Travel n’est pas un concept récent. Il est apparu dans les années 2000 dans la lignée du mouvement Slow Food lancé par l’italien Carlo Petrini. En parcourant les nombreux sites sur la question, on peut en retenir les principes-clé, qui se posent souvent en négatif du tourisme classique :

- Il s’agit tout d’abord de voyager plus lentement, à l’opposé des rythmes effrénés de la vie moderne, pour s’imprégner véritablement des lieux traversés
- Il ne faut pas chercher à tout voir d’une destination, ne pas vouloir cocher des cases
- Il convient de ne pas tout planifier à l’avance, de laisser une place à l’imprévu
D’un point de vue pratique, il est conseillé :
- De dormir chez l’habitant, à la rigueur en AirBnB, mais mieux encore, de pratiquer le Couchsurfing (dormir sur le canapé d’un particulier), ou le HouseSitting (faire du gardiennage de maison), de manière à rencontrer des gens et à s’intégrer encore mieux dans la vie sociale locale,
- Un cran plus loin, les personnes les plus motivées (et disposant de davantage de temps) choisissent de travailler sur place, de faire du volontariat ou de l’échange de services comme le WWOOFing (travailler dans une ferme bio en échange du gîte et du couvert),
- Pour ce qui est des transports, le Slow Travel invite à utiliser les moins polluants, et de préférence les transports en commun, à la fois pour prendre son temps mais aussi pour les rencontres que cela ne manque pas d’engendrer.
On ne peut qu’adhérer à ces principes, mais il semble que dans ce beau puzzle il y a une pièce manquante… Certains blogueurs Voyage évoquent courageusement leurs propres contradiction (et les nôtres), comme Julie du blog Hors du temps ou Pierre de Un Notre Monde. Ils regardent en face l’impact écologique du voyage, que le Slow Travel ne peut qu’atténuer. Car bien souvent, si les principes énoncés ci-dessus sont respectés une fois arrivé sur place, les Slow Travelers ont quand même utilisé l’avion pour se rendre à l’autre bout de la planète… et cela annule tous leurs efforts (sur place comme dans leurs pratiques au quotidien chez eux).
Le Sloow Travel prend pour base l’esprit du Slow Travel, mais il y ajoute cette condition : le trajet pour se rendre à destination fait partie du voyage et doit obéir lui aussi au principe Slow. On choisira donc le train, le bateau, le bus, le vélo, voire la marche ou une combinaison de tous ces modes de transport dès le point de départ. Pour ceux qui pensent que c’est impossible (ou plutôt, pour le moment, impensable) étant donné leurs contraintes professionnelles (5 semaines de vacances par an, en général fractionnées), voici quelques pistes de solutions :
- Aller moins loin :
De nombreuses destinations ne sont qu’à quelques heures de Paris et pourtant très dépaysantes. En oubliant les vols low cost qui ont malheureusement contribué à enlaidir Barcelone, Rome ou encore Venise, poussant leurs habitants à rejeter les touristes, on se donne la chance de découvrir de nouvelles destinations encore épargnées par le tourisme de masse.
On peut aussi (re)découvrir la France comme si c’était une destination exotique en suivant l’exemple des Voyages de Mat.

- Partir plus longtemps :
Au lieu d’aller à Marrakech une semaine (voire un week-end) plusieurs fois dans l’année, on part deux semaines, un mois une seule fois par an, ou tous les 3 ans.
- Transformer le voyage lointain en aventure :
A l’heure où tout un chacun va passer Noël à Phuket ou à Cancùn, les voyageurs qui ont fait Paris-Odessa en train (comme Laurent du blog One Chaï) ne sont pas légion et ont bien d’autres choses à raconter…

On le voit, des voyageurs ont défriché ces pistes et nous montrent que c’est possible. Il suffit de le vouloir, et surtout de le désirer : pour cela, les récits de voyages sur ce blog, accompagnés de conseils pratiques, se mettent sous la bannière du Sloow Travel, le voyage vraiment slow.